L’infirmier libéral au cœur du dispositif d’exercice coordonné

 

Pour répondre à l’évolution des besoins de santé, la généralisation de l’exercice coordonné semble être une solution. Mode d’exercice dont l’infirmier libéral représenterai le point central.

 

L’exercice coordonné, le renouveau du système de santé

 

Les dépenses de l’Assurance maladie sont en hausse de 7% en moyenne par an pour un total de 8,3 milliards d’euros rien que pour les infirmiers libéraux, explique Frédéric Bizard, Professeur d’économie à l’ESCP. Cette hausse s’explique par l’augmentation du prix des soins de ville qui repose sur l’augmentation des volumes, soit du nombre d’actes pris en charge par les infirmiers

En parallèle, le système de santé fait face à une transformation démographique marqué par le vieillissement de la population, d’une part, et la croissance des affections de longue durée (ALD), qui ne touchent pas que les plus âgés. Conséquence, la demande de soin augmente de façon forte et le système de santé actuel peine à répondre à cette demande.

L’exercice coordonné est vu comme « l’exercice de demain » par Fatima Said-Dauvergne, infirmière et présidente de la FémasIF. Ce fonctionnement laisserait « une place à chaque professionnel et à ce qu’il peut apporter ». L’implication des IDEL est indispensable à ce nouveau fonctionnement car ce sont ceux qui connaissent le mieux les patients et leurs problématiques. Les infirmiers couvrent trois besoins actuellement : la prévention, le suivi des affections de longue durée (ALD), et les soins courants. De quoi faire d’eux « une interface » entre les patients et le système de santé et ses différentes professions, a complété Vincent Cluzaud, patient et membre du bureau de France Assos Santé Île-de-France.

 

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Un tiers des médecins généralistes collaborent quotidiennement avec des infirmiers

 

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié début octobre une étude portant sur la collaboration des médecins généralistes avec d’autres professionnels de santé. Un tiers d’entre eux, et plus de la moitié de ceux exerçant en maison de santé pluriprofessionnelle, échangent quotidiennement avec des infirmiers.

29 % des médecins généralistes libéraux exercent dans un cabinet ne regroupant que des professions médicales, dans la majorité des cas seulement des médecins généralistes et 40 % dans un cabinet pluriprofessionnel. À cette tendance s’ajoute le développement des Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) et les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Ainsi l’étude révèle que deux médecins généralistes libéraux sur trois échangent au moins toutes les semaines des informations d’ordre médical avec des infirmières. Ces interactions sont quotidiennes pour un peu plus d’un tiers des médecins (35 %).

 

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L’exercice coordonné, un enjeu dès la formation

 

La multiplication des modalités d’exercice coordonné (CPTS, maisons de santé pluriprofessionnelles…) facilite les échanges entre les professions. Mais les divers métiers du secteur de la santé réclament plus de communication et de passerelles entre les cursus de formation.

La notion d’exercice coordonné et ses différentes incarnations sont « des éléments qui ne sont pas si bien connus que cela », a observé Arnaud Corvaisier, directeur de l’offre de soins de l’Agence régionale de santé Ile-de-France. « Entre CPTS, MSP ou encore Équipes de soins primaires (ESP), la distinction est encore trop souvent floue pour les futurs professionnels de la santé. ».

 

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