À compter du 1er septembre 2024, une nouvelle mesure de santé publique publiée au journal officiel du 8 juillet va permettre aux jeunes de moins de 26 ans de bénéficier gratuitement du dépistage de quatre infections sexuellement transmissibles (IST) majeures. Cette avancée qui facilite l’accès au dépistage est une réponse à l’augmentation alarmante des cas d’IST observée ces dernières années, notamment chez les populations les plus jeunes.
Jusqu’à présent, seul le dépistage du VIH était entièrement pris en charge pour cette tranche d’âge depuis 2022. Désormais, le remboursement à 100% par l’Assurance Maladie s’étend également à la chlamydia, à la gonorrhée, à la syphilis et à l’hépatite B. Un progrès significatif, puisque ces dépistages pourront être réalisés sans ordonnance médicale préalable dans les laboratoires de biologie.
Un parcours de soins gratuit et sans ordonnance en laboratoire
Cette nouvelle procédure vise à fluidifier considérablement l’accès au dépistage des IST. Les jeunes de moins de 26 ans pourront ainsi se rendre directement dans un laboratoire, remplir un court questionnaire sur leurs éventuels symptômes et comportements à risque. Le biologiste médical les orientera alors vers les tests les plus adaptés à leur situation.
Les résultats seront communiqués rapidement, généralement sous quelques jours. En cas de résultat positif, le laboratoire se chargera d’orienter le patient vers une structure de soins compétente pour une prise en charge adaptée.
Cette simplification du parcours de soins devrait encourager davantage de jeunes à se faire dépister. En effet, la complexité des démarches est souvent un frein, d’autant que la discussion sur la sexualité peut s’avérer délicate, que ce soit avec les parents ou le médecin traitant.
A lire également: Préservatif gratuit, comment les facturer?
Une mesure très attendue face à l’augmentation préoccupante des IST
Cette avancée répond à une préoccupation majeure de santé publique. En 2022, on estime que 3,3 millions de personnes sont infectées par une IST en France, avec une hausse particulièrement marquée chez les jeunes adultes.
Ainsi, entre 2019 et 2022 :
- Les cas de gonorrhée ont bondi de 48%
- Les cas de syphilis ont augmenté de 34%
- Les infections à chlamydia ont progressé de 16%
Un dépistage précoce est pourtant essentiel pour limiter les risques de complications et endiguer la transmission de ces infections. C’est dans cette optique que la gratuité et la simplification de l’accès au dépistage ont été décidées pour les moins de 26 ans.
Toutefois, une réserve subsiste concernant les mineurs, qui devront toujours obtenir l’autorisation d’un titulaire de l’autorité parentale. Ou ils seront dirigés vers un CeGIDD (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) et devront être accompagnés par la personne majeure de leur choix.
Cette condition pourrait encore freiner certains jeunes à se faire dépister, la sexualité restant un sujet sensible à aborder en famille.
A lire également: Pharmacie, une patientèle plu jeune et plus exigeante
Des mesures complémentaires pour une prévention renforcée
Cette gratuité du dépistage s’inscrit dans un ensemble plus large d’initiatives visant à faciliter la prévention des infections sexuellement transmissibles chez les jeunes.
Ainsi, depuis 2023, la distribution gratuite de préservatifs en pharmacie a été étendue à tous les jeunes de moins de 26 ans, au-delà des seuls bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire.
Par ailleurs, des campagnes de communication et de sensibilisation sont régulièrement déployées pour promouvoir les comportements préventifs et l’importance du dépistage régulier, notamment auprès des populations les plus touchées.
Ensemble, ces différentes mesures ambitionnent de lutter efficacement contre la progression alarmante des infections sexuellement transmissibles chez les jeunes Français. Une mobilisation sanitaire d’envergure, alors que les IST représentent un enjeu majeur de santé publique.
A lire également: Les missions de prévention entrent dans le quotidien du pharmacien
Se faire dépister d’une IST, comment marche le test ?
Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des infections qui se propagent par le biais de contacts sexuels. Elles peuvent être causées par différents types d’agents pathogènes, tels que des virus, des bactéries ou des parasites.
Le dépistage régulier des IST revêt une importance majeure pour plusieurs raisons. Il permet de détecter ces infections à un stade précoce, ce qui facilite grandement le traitement et réduit les risques de complications. De plus, le dépistage contribue à prévenir la transmission des IST à d’autres personnes.
Le dépistage est généralement recommandé dans les cas suivants :
- présence de symptômes,
- avant d’arrêter l’utilisation du préservatif avec un nouveau partenaire
- en cas de doutes suite à une relation sexuelle à risque.
Cependant, la plupart des IST peuvent être asymptomatiques, d’où l’importance d’un dépistage régulier pour les personnes sexuellement actives.
Les principales IST comprennent:
- le VIH, ou virus de l’immunodéficience humaine, peut causer de la fatigue, de la fièvre, des ganglions lymphatiques enflés, une perte de poids et des éruptions cutanées,
- la syphilis, une infection bactérienne se manifeste souvent par l’apparition de chancres indolores sur la peau ou les muqueuses, suivis de lésions cutanées et de problèmes neurologiques,
- la gonorrhée et la chlamydia, des infections bactériennes provoquant des infections des voies urinaires ou pelviennes provoque généralement des brûlures urinaires, des écoulements purulents et des douleurs abdominales chez les personnes infectées,
- l’hépatite B, un virus qui peut provoquer une inflammation du foie se traduit fréquemment par de la fatigue, des douleurs abdominales, de la fièvre et un jaunissement de la peau et des yeux.
Le dépistage peut être réalisé par prélèvement sanguin, urinaire ou vaginal dans des laboratoires de biologie médicale. Cette procédure est simple, rapide et fiable.
Il est recommandé aux personnes sexuellement actives, notamment celles ayant de multiples partenaires ou des relations non protégées, de se faire dépister régulièrement, au moins une fois par an. Toute personne présentant des symptômes d’IST doit consulter un médecin au plus tôt.