En décembre 2022, la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) donnait son accord pour la mise en place d’une expérimentation nationale du projet ESCAP (Equipe de soins coordonnées Autour du patient).
Des négociations sont aujourd’hui engagées afin de définir le cadre d’exécution du projet, « une avancée forte » pour le Dr William Joubert, l’Union nationale des professionnels de santé (elle regroupe douze organisations de libéraux).
Une proposition définitive prévue fin juin
Dès le mois de juin, un avenant devrait prévoir une expérimentation nationale pour 3 ans de ce nouveau mode de soin coordonné dont l’exercice sera « souple et agile autour du patient« .
La patientèle concernée par l’expérimentation est déjà définie. Sont concernés:
- les patients polypathologiques chroniques de plus de 65 ans,
- les patients ayant été hospitalisés à la suite d’un AVC,
- les patients diabétiques insulinodépendants
- les patients en soins palliatifs
Le mode de déclenchement du dispositif est lui aussi défini. Le soignant (médecin, infirmière…) relève le besoin d’une équipe de coordination autour d’un patient. En se basant sur une grille d’inclusion reposant sur des critères comme l’âge, la pathologie, la mobilité du patient, il complète, grâce à une application spécifique le dossier d’inclusion du patient. une fois l’inclusion validée, c’est au soignant de contacter les professionnels de santé désignés par le patient afin de constituer l’équipe de soins.
L’application dédiée permet aux professionnels d’échanger entre eux et d’indiquer chacune de leurs interventions à l’équipe, l’application étant reliée aux téléservices de la CNAM, grâce au code traceur du professionnel chaque intervention est tracée.
Le Dr Joubert se réjouit que « ce modèle favorise les échanges entre les professionnels de santé et permet d’éviter les hospitalisations ou les ré hospitalisations inutiles« .
Sébastien Guérard ajoute que « les ESCAP permettent de répondre aux demandes de soins de proximité d’un patient complexe ayant déjà des acteurs de soins autour de lui mais qui n’ont pas forcément de temps ou les outils pour échanger ou rechercher d’autres professionnels, c’est un mode de soin complémentaire aux autres pratiques et non concurrentiel« .
La rémunération, un dernier point à définir
Il reste à définir le mode et les conditions de rémunération. Le projet de l’UNPS serait une rémunération en deux temps: une première gratification dès le téléchargement et l’inscription sur l’application afin de récompenser l’engagement de chaque soignant dans le projet ESCAP, puis une deuxième rémunération basée sur un forfait d’utilisation de l’application intégrant le volume de patients pris en charge, qui est à ce jour en cours de négociation.