Selon une récente étude de l’Office européen des brevets sur la période 2002-2021, la France se positionne en tant que troisième pays le plus innovant en Europe et septième au niveau mondial dans le domaine des traitements contre le cancer. Cette réussite est attribuée en grande partie à deux acteurs publics majeurs, l’Inserm et le CNRS.
Le cancer en France en 3 indicateurs
· 157.000 décès par an : avec 433.000 nouveaux cas chaque année, le cancer demeure la principale cause de mortalité en France. Cette tendance à la hausse est attribuée au vieillissement de la population et à des comportements à risque persistants.
· 57 % hommes, 43 % femmes : bien que les hommes soient légèrement plus touchés par le cancer, les taux d’incidence semblent se stabiliser depuis 2012. Chez les femmes, une légère augmentation est observée.
· 2.200 enfants touchés annuellement : le cancer ne concerne pas uniquement les adultes. Chaque année, environ 2.200 nouveaux cas sont diagnostiqués chez les enfants et les adolescents. Cependant, la survie à cinq ans s’améliore, dépassant désormais les 80 %.
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L’immunothérapie et la thérapie ciblée, des innovations françaises de lutte contre le cancer
Le cancer reste un défi majeur de santé publique : les prévisions indiquent que 31 % des hommes et 25 % des femmes de l’Union européenne seront diagnostiqués d’un cancer avant leur 75 ans. Néanmoins, les avancées dans le domaine de l’oncologie sont indéniables. L’étude de l’Office européen des brevets note une augmentation de 70 % des innovations depuis 2015,
La France se distingue notamment par ses efforts dans le domaine de l’immunothérapie et de la thérapie ciblée, deux axes de recherche clinique en pleine expansion au cours de la dernière décennie. Cette dynamique est portée par des acteurs majeurs tels que Sanofi, les laboratoires Pierre Fabre et Servier, qui se classent parmi les entreprises les plus innovantes de la période 2002-2021.
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L’Allemagne, leader européen des innovations médicales contre le cancer
L’étude souligne une certaine domination allemande dans le paysage de l’innovation européenne. En effet, le pays est en tête du nombre de demandes de brevets. Cependant la France, se classant au podium, n’a pas à rougir face à l’Allemagne.
Au cœur de cette réussite française se trouvent l’Inserm et le CNRS, deux piliers de la recherche clinique publique qui se démarquent même à l’échelle mondiale. L’Inserm se classe deuxième mondial en termes de demandes de brevets, suivi de près par le CNRS.
Les efforts de recherche clinique se concentrent notamment sur les thérapies géniques, qui représentent une part significative des brevets déposés. Une récente étude franco-américaine a d’ailleurs identifié une protéine impliquée dans le développement de métastases dans les cancers du sein réfractaires aux traitements conventionnels, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques.
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1 million de dépistages des cancers supplémentaires d’ici 2025
Ces avancées sont cruciales dans la lutte contre le cancer, mais le chemin vers des traitements plus efficaces et accessibles reste long. Toutefois, avec la France à la pointe de l’innovation et une recherche publique dynamique, l’espoir d’améliorer la survie et la qualité de vie des patients atteints de cancer demeure plus fort que jamais.
En attendant, L’Institut national du cancer (Inca) et l’Assurance-maladie en France s’engagent dans une nouvelle organisation pour encourager la participation aux programmes de dépistage du cancer. Avec pour objectif un million de dépistages supplémentaires d’ici 2025, des changements sont mis en place. Notamment avec la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam) prenant désormais en charge les invitations au dépistage et les relances. Malgré des réserves sur l’efficacité de ce nouveau système, les programmes de dépistage du cancer restent essentiels pour la santé publique, ciblant spécifiquement certaines tranches de la population.