Lancement de « Mon Espace Santé » : le nouveau « carnet de santé » numérique
Le but de « Mon Espace Santé » est de créer un carnet de santé numérisé pour chaque Français. Concrètement toutes les informations de santé seront regroupées dans un dossier médical numérique. Tout sera traçable : des facteurs de risque aux traitements suivis, en passant par le dialogue avec les soignants.
Le lancement du service « Mon espace santé » est également un tremplin pour les acteurs de l’e-santé, qui vont pouvoir y greffer de nouveaux services en ligne. Cela pourrait changer la manière de penser la (e-)santé, axée sur la prévention et le suivi des parcours plutôt que sur une réponse court termiste aux épisodes pathologiques aigus.
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Bon à savoir :
Les éditeurs ont jusqu’à la fin 2022 pour se mettre en conformité. Ils sont rémunérés par l’Assurance-maladie pour le faire. Quant aux établissements et aux professionnels de santé, ils vont également être rémunérés par l’Assurance-maladie s’ils atteignent des objectifs de remontée de données d’ici à fin 2023.
Quelles différences avec le DMP ?
Le DMP fera partie de Mon Espace Santé. Néanmoins, ce qui change, c’est l’interopérabilité des logiciels et systèmes d’information. A son lancement, le DMP n’était pas 100% compatible avec les outils qu’utilisent les professionnels de santé au quotidien, son usage a donc pu s’avérer compliqué. Ce problème est désormais résolu avec la mise en conformité des éditeurs.
Quels bénéfices pour les patients et les professionnels de santé ?
- Pour les professionnels de santé : les éditeurs ont dû utiliser des référentiels universels : un identifiant national de santé pour chaque patient (qui ne pouvait être le numéro de Sécurité sociale, puisque les enfants et les étrangers n’en ont pas) et pour chaque professionnel de santé. Ces outils permettront la transmission de données structurées afin de nourrir automatiquement des bases de données, voire des applis de santé. Cela permettra une interopérabilité des différents outils de santé (existants et à venir). Les professionnels de santé n’auront donc plus à remplir les mêmes données concernant un seul et même patient sur plusieurs outils (agenda, logiciels métiers… par exemple)
- Pour le patient : Mon Espace Santé permet de stocker et donc de conserver toutes les informations de santé. Le patient peut renseigner ses antécédents, ses allergies, stocker ses ordonnances en un seul clic en les prenant en photo dans son dossier médical. Mon Espace Santé contient aussi une messagerie sécurisée, permettant aux médecins d’échanger non seulement entre eux, mais également avec leurs patients.
- Pour les patients et les professionnels de santé : cet outil permettra aussi un meilleur suivi, notamment des maladies chroniques en renforçant l’interaction avec le malade, qui aura accès, en un clic, au bon suivi de sa pathologie. Il évitera les interruptions de traitement liées aux pertes d’ordonnances, avec un impact significativement positif sur la continuité des soins, la sécurité des patients, et la pertinence des prises en charge.
Sécurité des données de Mon Espace Santé
En plus du nom d’usager et du mot de passe, il y a systématiquement une validation par envoi de SMS ou de mail immédiat avec un code d’usage unique. La totalité des données sont stockées en France, dans le respect de la réglementation RGPD : il n’y a aucune interaction avec des hébergeurs étrangers, donc aucun risque d’exploitation des données.
Le patient garde la main sur son dossier : il donne accès ou non aux professionnels de santé de son choix. C’est aussi lui qui choisit les informations de santé qu’il souhaite partager. Si le patient n’est pas en capacité de donner son accord, par exemple s’il arrive aux urgences et qu’il a perdu connaissance, une option «brise-glace» autorise l’urgentiste à accéder à son espace. Mais un historique permet au patient de vérifier à chaque instant qui s’est connecté sur son compte.
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Sources : Les Echos | Le Figaro